La fondation.
Marguerite de Bourgogne, veuve du Dauphin Guigues IV, lia son destin et son histoire à celui de notre commune, en fondant l’abbaye des Ayes vers 1141. De filiation cistercienne et soumise aux abbés de Tamié (en Tarantaise-Savoie), l’abbaye, dédiée à Notre-Dame, attire alors nombre de religieuses de nobles familles dauphinoises.
L’ancien Régime.
Dès sa fondation, l’abbaye s’enrichit de nombreuses donations de la part des dauphins et des seigneurs voisins. Ces donations sont confirmées par une bulle du pape Adrien IV qui prend l’abbaye sous sa protection. Grâce à ces fonds, un monastère avec dortoirs, réfectoire, puis une église et trois chapelles sont construits
Au XVIe siècle, c’est la période des guerres de religion. L’abbaye est en partie détruite et toutes les donations sont perdues par usurpations et pillages des huguenots. L’église et certains bâtiments sont alors reconstruits.
En 1648, l’abbaye à nouveau dévastée par un incendie ; Afin de réparer les bâtiments et construire une nouvelle église, Louis XIV accorde aux religieuses un impôt extraordinaire sur le sel . C’est certainement de cette campagne de travaux que date le bâtiment encore visible aujourd’hui actuel ( le logis de l’abbesse).
Au cours du XVIIe siècle, les efforts pour faire réformer les abbayes cisterciennes de cette région, dont les mœurs étaient très dissolues, restent vains. De petits groupes de religieuses porteuses d’un idéal rigoureux se détachent alors des anciens monastères pour fonder des congrégations bernardines. Ainsi, en 1624, des religieuses venant de l’abbaye des Ayes fondent le couvent des Bernardines de Sainte-Cécile à Grenoble.
La Révolution.
Le 12 août 1790, le maire de Crolles informe les officiers municipaux que, selon le décret de l’assemblée nationale sur la vente des biens ecclésiastiques et nationaux, les biens de l’abbaye doivent être mis en vente. Un inventaire est réalisé. Celui-ci cite notamment la maison religieuse, une vaste église, plusieurs granges, une maison fermière, un cellier, un hangar, des moulins et autres bâtiments d’exploitation. En 1791, le domaine est acheté par M. César de Chaléon, conseiller de l’ex Parlement de Grenoble et député de la noblesse aux Etats Généraux.
Ce sont les derniers vestiges de l’ordre de Citeaux dans le département ; le logis est inscrit aux Monuments Historiques depuis 1990.