Les fontaines ont toujours été et sont encore au centre de la vie des quartiers de la commune de Crolles.
Source de vie et de prospérité, elles abreuvaient hommes et bêtes, on y lavait linge et légumes et elles permettaient de lutter contre les incendies.
Aujourd’hui, il existe à Crolles plus d’une quarantaine de bassins recensés. Privés ou publics, ils datent pour la plupart du XIXe siècle et du XXe siècle. Le plus grand était celui du Bourg de Crolles : construit en 1811 et aujourd’hui disparu, il comportait un lavoir -le seul du village jusqu’en 1858- et, chose exceptionnelle, un triomphe à deux jets.
Avant que ces bassins et fontaines ne soient construits, l’eau de Crolles provenait des ruisseaux et des sources qui tarissaient l’été et se troublaient lors des grosses pluies. Le manque était fréquent. Le besoin se faisant cruellement de plus en plus sentir, les habitants se sont alors regroupés pour partager les frais de fouille, ceux d’installation des canalisations en poterie ou ciment ainsi que le coût de la réalisation du bassin. avec son triomphe ouvragé (partie verticale qui enferme l’arrivée d’eau) et son jet tuyau par lequel l’eau sort), comme symboles de la richesse du quartier. A chaque création, un syndic était créé : il gérait son entretien et les droits à faire payer aux nouveaux habitants.
À chaque quartier son bassin ; à chaque bassin son syndic. La commune n’intervenait pas. La mise en place de ces fontaines était possible grâce à des arrangements entre les habitants : ainsi le bassin dit « Chapuis » a été créé en 1832 grâce à un accord entre le dénommé Chapuis, qui a cédé une parcelle de terrain et fourni des matériaux pour le bassin en échange du droit exclusif d’étendre de la litière devant le bassin, et de récupérer le fumier après le passage du bétail.