Le moulin des Ayes appartenait à l’abbaye des Ayes, couvent de femmes fondé au XIIème siècle par Marguerite de Bourgogne.
Le moulin des Ayes est un moulin à eau. Il était alimenté par un béal, petit canal reliant le moulin au ruisseau de Craponoz. En effet, celui-ci a longtemps offert sa force vive à de nombreux moulins. Ainsi en 1820, on répertorie dans les matrices cadastrales : quatre tuileries, cinq moulins à grain, deux à deux roues (une pour le grain et une pour l’huile), un moulin spécialisé dans la fabrication du gruau, deux pressoirs à huile et quatre battoirs à chanvre.
Il a subi au fil du temps de nombreuses modifications aussi bien dans son architecture (plan et élévation) que dans ses machineries. Il comprenait à l’origine deux paires de meules et un bluteau (tamis qui sépare la farine du son). Le bâtiment actuel qui s’élève sur deux niveaux conserve une installation complète pour moudre des céréales ainsi qu’une huilerie (noix et colza). Le matériel date pour la plupart du XIXème ou XXème siècle.
Le moulin des Ayes dit aussi moulin Gabert du nom de son ancien propriétaire est resté en fonction jusqu’aux années 90. Ses productions étaient alors nombreuses et variées.
Les productions
A l’origine : farine brute à partir de grains de blé, seigle, méteil et farine passée au bluteau
Début XIXe siècle : farines, battage du chanvre
Fin du XIXe siècle : farines, battage du chanvre et du blé, huile de noix
XXe siècle : farines, blé grué, huile de noix, aliments pour le bétail, battage du blé, graines de trèfle, colza, farine de maïs, avoine, orge.
Le moulin devenant propriété de la commune en 2000, d’importants travaux de restauration ont été menés depuis : réfection de la toiture principale en 2004 et démolition du hangar qui menaçait de s’écrouler, réhabilitation de l’ancienne maison du meunier en 2007 en logements (en partenariat avec Pluralis), curage de la serve en 2011, restauration des planchers et rénovation des escaliers en 2011-2012, réfection de la toiture qui abrite la roue à aube en 2012, réfection du mur de façade en 2016… Ce travail de valorisation intègre un partenariat avec l’association du patrimoine Les raisonneurs de pierre. Celle-ci œuvre depuis 2008 à la création et à l’entretien du jardin qui jouxte la serve et travaille actuellement à la restauration de la machinerie.