François Argentino, Résistant du Grésivaudan

À l’occasion de la cérémonie commémorative de la victoire du 8 mai 1945, la maire, Philippe Lorimier, a remis la médaille de la ville à François Argentino pour les actes de bravoure qu’il a accomplis au sein de la Résistance.

 

 

François Argentino est né le 1er septembre 1925 à Villard-Bonnot. Le 15 décembre 1943, à l’âge de 18 ans, il entre en Résistance sous le pseudonyme “Nicolas”. Ses premières actions concernent la diffusion de la presse clandestine (“Les Allobroges”, “la V.O.”, “Le Travailleur Alpin”) sur la rive gauche de l’Isère, dans le secteur Domène – Le Versoud – Villard-Bonnot – Brignoud – Froges. Engagé volontaire en janvier 1944 au 6e bataillon FTPF du commandant René Boeuf (alias Fontaine) et du lieutenant Sanchez Rock (alias Santé), il participe à plusieurs opérations de sabotage dans la vallée du Grésivaudan : destructions de voies ferrées, de pylônes, de lignes téléphoniques, attaque d’un convoi allemand vers le château de Miribel, embuscades à Domène et Gières. Lors de la seconde attaque au château de Miribel, 90 soldats allemands sont faits prisonniers permettant la libération de Villard-Bonnot et de la vallée du Grésivaudan. François Argentino a ensuite participé à la libération de Briançon.

 

Dans la bataille du Mont Froid

Le 6 novembre 1944, après avoir défilé la veille devant le Général de Gaulle à Grenoble, il part avec son bataillon pour la Haute Maurienne : Val-des-Prés puis Solières où s’installe le poste de commandement du Général Costa de Beauregard. Au printemps 1945, il contribue aux deux terribles assauts du Mont Froid qui feront 88 morts, 150 blessés et 62 prisonniers. Le 28 avril ses frères d’armes et lui passent le Col du Mont-Cenis et entrent en contact avec les partisans italiens à Suze. La 3e Compagnie s’installe à Busolino. Le 2 mai l’armée allemande capitule et le 8 mai c’est l’Armistice. Le 14 juillet 1945, il défile à Paris avec sa Compagnie.

 

Une figure crolloise

Sa vie d’après, il l’aura passée « à charger et décharger » son camion, à la tête de son entreprise de transport. Il réside alors à Saint-Ismier, aux côtés de Fernande, son épouse avec laquelle ils fêtaient en 2000 leurs 50 ans de mariage. Dix ans plus tard, ils remettaient cela pour leurs noces de diamant. « Un troisième mariage, mais toujours avec la même femme », plaisantait-il à l’époque. François et Fernande Argentino se sont rencontrés en dansant, un soir de bal du 11 novembre, alors que Fernande avait à peine 17 ans… Il voulait lui apprendre à danser, il l’a attrapée dans ses filets… Quand les époux viennent habiter Crolles en 1998, ils s’installent, comme on dit, « de l’autre côté de l’eau ». Aujourd’hui ils « connaissent tout le monde ». François est une figure des boules, et puis il y a les sorties avec le club Arthaud, la chorale, et la danse, toujours. Au moment de lui remettre la médaille de la ville, Philippe Lorimier a retracé ce parcours « qui mérite le respect, la reconnaissance de tous et de toutes les générations : celles qui ont connu le feu, le sang, l’atrocité de la guerre, et qui ont su reconstruire, dans un idéal de paix et de fraternité ; et les plus jeunes, qui, fort heureusement, ne l’ont pas connue, mais auxquelles il est de notre devoir de porter ce message de paix ».